Dear Editor:
As seasonal food-drives warm the hearts and bellies of Islanders, they remind us of how much we rely on each other to get through the harsh Canadian winters, not to mention the challenging springs, summers, and falls. It is also heart-warming to hear people’s charitable giving accompanied by the question why. Why is a Christmas dinner so far beyond the reach of thousands of Islanders? Why are so many Islanders cold in their homes? Why do systems supposedly set up to support impoverished people instead seem to trap them in poverty? Why, as a society, would we ever allow family, friends, and neighbours to struggle to meet their basic needs? In asking the question of “why,” we find the kernel of social justice.
With so many Islanders asking “why,” it’s time to broaden the answer to another question: “What can we do?” Beyond food baskets that run out and social assistance that doesn’t cover the basics, new answers are emerging to improve the health and well-being of all Islanders. One answer that Prince Edward Island can realistically and optimistically explore is a basic income guarantee for all Islanders.
Sometimes called a guaranteed annual income or guaranteed livable income, a basic income guarantee is a promise that each and every Prince Edward Islander would receive enough income to meet basic needs. Basic income is being looked at many places around the world, from Switzerland to Brazil to Alaska, as a way to eliminate poverty. A basic income is an investment in people. It is designed to guarantee that every woman, man, and child will have an income that supports their dignity, their health, their well-being, and their freedom to participate fully in their society. These are the basic human rights of every person.
The basic income is not another hand-out model. It is a re-envisioning of how we share our resources so that every person has enough to live on. Basic income does not make people rich: it does as it implies – it covers the basics. Those who can and desire to can top this up by personal income.
In 2011, about 19,000 people in PEI were estimated to be living in low income. That’s 13% of the population.
Many Islanders live from cheque to cheque and struggle to make ends meet. Two-thirds of Islanders – about 63% – make under $30,000 a year, and 39% of the population makes less than $20,000/year.
In addition, 65% of all households living on income support in PEI are headed by an Islander living with a disability. Other vulnerable groups include seniors, newcomers, Aboriginal Islanders, single people, and single-parent families (82% led by women). Many other groups are at high risk of low income, including many small- and medium-sized business owners, entrepreneurs, food producers, and caregivers.
Maintaining a system that impoverishes Islanders is expensive. The direct cost of poverty to the PEI government is almost $100 million per year. The indirect costs of poverty on PEI are up to $220 million a year. This total cost of poverty of $315 million a year, equals as much as $2,700 per person, per year.
Poverty harms people and our society by creating poor health, social exclusion, and barriers to participation in communities and our democracy. Current programs to alleviate poverty strip people of their dignity and still fail to meet people’s basic needs. The province’s long-awaited “Social Action Plan” does not respond to the needs of people living in low income. Addressing poverty in Prince Edward Island has focused too much on charity and band-aid solutions. It has not focused enough on policy and justice. We can do better.
Eliminating poverty in Prince Edward Island is possible. Eliminating poverty will create greater social justice and uphold citizens’ human rights.
The PEI Working Group for a Livable Income is building a campaign to think big, to act big, to see big. The Campaign for a Basic Income Guarantee, C-BIG, will roll out in 2014 with inspiring ideas about how basic income can work for Prince Edward Island. A basic income guarantee offers the best chance of eliminating poverty on Prince Edward Island. A basic income guarantee will result in healthy individuals, well-supported families, socially just communities, and a thriving provincial economy.
Michelle Jay and Jane Ledwell represent the PEI Advisory Council on the Status of Women in the PEI Working Group for a Livable Income.
The PEI Working Group for a Livable Income is a province-wide network of a dozen organizations working to address economic and social inequity.
Published in The Guardian newspaper on December 23, 2013.
20 décembre 2013
Madame la rédactrice,
À ce temps de l’année, les collectes d’aliments se multiplient et inspirent la reconnaissance de bien des Insulaires. Ces collectes nous rappellent à quel point nous comptons les uns sur les autres pour affronter les rudes hivers canadiens, sans oublier le printemps, l’été et l’automne qui leur succèdent. Lorsque vient le temps de faire un don, les gens ne peuvent s’empêcher de demander « pourquoi » : pourquoi est-il impossible pour des milliers d’Insulaires d’acheter des aliments pour préparer le repas de Noël? Pourquoi tant d’Insulaires ont-ils froid dans leur demeure? Pourquoi les systèmes d’appui semblent-ils retenir les personnes démunies dans la pauvreté au lieu de les en sortir? Pourquoi laissons-nous nos familles, nos amis et nos voisins lutter pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires? C’est en cherchant les réponses à ces questions que nous parvenons au cœur de la justice sociale.
Puisque tant d’Insulaires se demandent « pourquoi », il est logique de passer à la question suivante : que pouvons-nous faire? Au-delà des paniers à provisions qui s’épuisent et de l’aide sociale qui n’arrive pas à répondre aux besoins essentiels, de nouvelles possibilités surgissent pour améliorer la santé et le mieux-être de tous les Insulaires. Effectivement, un revenu de base garanti pour tous les Insulaires est l’une des possibilités que l’Île-du-Prince-Édouard peut considérer avec réalisme et optimisme.
Un revenu de base garanti – parfois appelé revenu annuel garanti ou revenu de subsistance garanti – assure que chaque Insulaire reçoive un revenu assez élevé pour subvenir à ses besoins essentiels. La Suisse, le Brésil et l’Alaska ne sont que quelques pays qui envisagent cette stratégie de lutte contre la pauvreté. La garantie d’un revenu de base équivaut à un investissement dans la population. Cet investissement assure que chaque femme, homme et enfant ait accès à un revenu qui appuie sa dignité, sa santé, son mieux-être et sa liberté de participer pleinement à la vie sociale. Il s’agit là des droits fondamentaux de la personne.
Le revenu de base ne constitue pas un autre modèle de charité. Il nous permet plutôt d’envisager une meilleure répartition des ressources pour que chaque personne reçoive un revenu suffisant. Le revenu de base ne vise pas à enrichir les gens qui le perçoivent; il ne fait que couvrir les besoins essentiels. Les personnes en mesure de le faire peuvent y ajouter leur revenu personnel.
En 2011, le nombre d’Insulaires à faible revenu était estimé à 19 000, soit 13 % de la population. De nombreux Insulaires vivent d’une paie à l’autre et ont de la peine à joindre les deux bouts. Près de 63 % des Insulaires gagnent moins de 30 000 $ par an, et 39 % de la population gagne moins de 20 000 $ par an.
En outre, les chefs de famille de 65 % des foyers de l’Î.-P.-É. vivant d’un soutien du revenu ont une limitation fonctionnelle. Les aînés, les nouveaux arrivants, les Insulaires autochtones, les personnes seules et les familles monoparentales (dont 82 % sont dirigées par une femme) font aussi partie des groupes vulnérables. De nombreux autres groupes risquent fortement de recevoir un faible revenu, notamment les propriétaires de petites et de moyennes entreprises, les entrepreneurs, les producteurs d’aliments et les personnes soignantes.
Il est coûteux d’entretenir un système qui appauvrit les Insulaires. Les coûts directs liés à la pauvreté s’élèvent à près de 100 millions de dollars par an pour le gouvernement de l’Î.-P.-É., tandis que les coûts indirects annuels atteignent 220 millions de dollars. La pauvreté entraîne donc des coûts de 315 millions de dollars chaque année, ce qui équivaut à environ 2 700 $ par personne, par année.
La pauvreté a des répercussions tant sur les gens que sur notre société. En plus d’entraîner la mauvaise santé et l’exclusion sociale, elle empêche les gens de s’investir dans leurs communautés et de soutenir notre démocratie. Les programmes visant actuellement à réduire la pauvreté portent atteinte à la dignité des personnes qui y ont recours et ne subviennent toujours pas à leurs besoins essentiels. Par ailleurs, le Plan d’action social tant attendu de la province ne répond pas aux besoins des personnes à faible revenu. Les solutions proposées pour réduire la pauvreté à l’Île-du-Prince-Édouard consistent principalement en œuvres de charité ou en remèdes temporaires au lieu de se rapporter aux politiques et à la justice. Nous pouvons faire mieux.
Il est possible de combattre la pauvreté à l’Île-du-Prince-Édouard. C’est en éliminant la pauvreté que nous serons en mesure de rétablir la justice sociale et de protéger les droits de la personne de tous les Insulaires.
Le Groupe de travail pour un revenu décent de l’Î.-P.-É. mènera une campagne visionnaire à cet effet en 2014. L’initiative C-BIG Île-du-Prince-Édouard : Campagne pour un revenu de base garanti vise à présenter des idées inspirantes sur le revenu de base et la pertinence de cette solution pour l’Île-du-Prince-Édouard. Un revenu de base garanti qui appuie la santé de tous, les familles, la justice sociale dans les communautés et l’économie provinciale est le meilleur moyen d’éliminer la pauvreté à l’Île-du-Prince-Édouard.
Michelle Jay et Jane Ledwell
Groupe de travail pour un revenu décent de l’Î.-P.-É.
Le Groupe de travail pour un revenu décent de l’Î.-P.-É. est un réseau provincial formé d’une douzaine d’organisations visant à réduire les inégalités économiques et sociales.